ODE AUX DANSEURS DE ZOUK LOVE!

             Cher danseur de zouk love, compatriote solidaire de soirée rétro, cet article t’es spécialement dédicacé.  

            Enfin ! oui, enfin ! J’ai décidé de parler de ta souffrance singulière, certes radoucie quand tes autres congénères se sont aussi pris un râteau, mais qui reste néanmoins gravé dans ton cœur d’artiste éconduit comme un brûlant échec.

            Cet article est aussi pour nous, mesdames. Afin de lever le voile sur notre châtiment, nous qui venons innocemment en soirée et qui subissons les assauts de nos partenaires de danse !

Première étape… Observation !!

Messieurs, un peu d’observation s’impose au préalable pendant la séquence précédente. En effet, il existe plusieurs types de femmes dans une soirée et vous devez savoir à qui vous vous adressez:

LA SORTIE FEMININE EN GROUPE : le girl power !

      Ces femmes la ont décidé que cette soirée la, c’était la leur, et qu’il n’y avait pas de place pour un quelconque individu de sexe masculin. Vous pouvez les repérer facilement aux petits cris aigus qu’elles poussent autour d’une bouteille de champ’ Moet et Chandon Impérial en se racontant leurs dernières aventures croustillantes ou en commentant allègrement les tenues des autres filles présentes.

      Si, pendant un ragga ou un dancehall, vous tentez une approche furtive postérieure en vous collant à une des demoiselles du groupe, elles vous éjectent rapidos avec un « Pa rété la ! » collectif. Les demoiselles ne sont pas venues pour ça !!!

      Quand la séquence zouk commence, on retrouve nos commères alignées ou en cercle autour d’une table à regarder sur la piste le déhanché wayayay du petit chabin la bas près du 4e poteau derrière le bar.

      Il faut savoir messieurs que quand vous vous approchez pour demander une danse à l’élue de votre cœur, c’est comme si vous aviez demandé au groupe entier la permission. D’un coup d’œil furtif vers ses camarades (qui feront discrètement des petites moues de dégout ou d’approbation), votre sort sera vite scellé.

Si elle accepte, c’est votre jour de chance !

Sinon, vous pouvez toujours réessayer avec la copine de gauche, qui peut parfaitement prendre cette demande pour une invitation par dépit et refuser expressément pour cette raison.

      Après 2 refus consécutifs, résignez vous, vous avez échoué lamentablement à l’épreuve de survie. Soit vous LAISSEZ  TOMBER : Aucune d’entre elles n’acceptera de danser sur ce morceau la. Rééssayez à la prochaine séquence zouk, en commençant par une autre fille.

Soit, si vous avez un peu de chance, on vous guidera directement vers le spécimen féminin du groupe qui acceptera de danser à tout prix quelque soit le cavalier :  « Eh Corossol, t’as pas dit que tu voulais danser ? Ben tiens.… »  ….

Quoi, pas content ? Au moins vous aurez votre danse !

LA SORTIE FEMININE SECURISEE

En gros, la fille qui sort avec son mec. Soirée à deux places.

Hein ? Quoi ? Qu’est ce que t’as pas compris ? DEGAGE !

LA SORTIE FEMININE LIBEREE

Soirée en groupe mixte, elle est venue danser pour danser, ou danser pour « choper ».  L’ambiance est plus propice à la rencontre et aux propositions. Allez, lancez vous !!

LES ELECTRONS LIBRES

Filles dans leur monde à elles, à la limite de l’autisme.

D’emblée en arrivant dans la boite, elles repèrent où sont placés les objets stratégiques pour l’assouvissement de leur auto-érotisme, j’ai cité LE MIROIR.

Pendant des heures, elles vont tout danser, que salsa, que ragga, que meringue, en admiration devant leur propre déhanché que renvoie le miroir. Quant au zouk, c’est encore pire ! Aye aye aye ! Elles se regardent chanter et danser avec volupté comme une vraie maîtresse zoukeuse ! Quant à si vous essayez de tirer la demoiselle de son monde, en lui proposant un petit échange collé serré, vous vous prendrez votre petit rateau bien trempé !! Madame n’aime danser que seule !!!

2. Deuxième étape : la présentation

            Messieurs, dans le contrat entre zoukeurs avertis, le petit astérisque en bas à droite stipulait qu’il faut quand même un minimum de présentation avant de venir décemment demander à danser à une demoiselle :

Odeurs corporelles trop fortes dissimulées MAIS PAS TROOOP pitiiié !!  

Les déo et sticks sont acceptés pour camoufler le fait que vous ne vous soyez pas lavé depuis 2 jours. Et de grâce, par pitié, ne vous aspergez pas de 3litres de sanbon senteur Canard WC qui aurait plus l’effet de nous refiler la nausée que de nous donner envie de nous coller à vous.

Pas plus de 2litres 500 de sueur dans la chemise.

Rien de plus désagréable, qu’en étant sèche, on se retrouve tout de suite trempée rien qu’en se collant à vous. Et si en plus, ça dégouline du front, du nez et des aiselles pendant la danse, et que vous voulez coller votre front ou votre joue à nous pour les jouer romantique c’est encore pire !

Si, en sortant d’un zouk bouillant avec votre précédente cavalière, vous êtes tout trempés, n’hésitez surtout pas à laisser passer quelques morceaux histoire de vous évaporer un peu ! Nous ne vous en serions que plus reconnaissantes.

L’haleine

Pas la peine de vous dire messieurs, que quand vous avez dégusté juste avant un poulet grillé/sauce chien pleine d’ail que ce n’est pas la peine de venir jouer les chasseurs de vampire à nos oreilles ! Fermez la bouche et gardez les confidences pour un autre moment !

Les lunettes de soleil

C’est quoi cette manie de mettre des lunettes de soleil la nuit dans une boite où la lumière est déjà tamisée ? Mon gars, si t’as pas des yeux kokiyanndé/koklèch/toy (barrez la mention inutile !) c’est parfaitement ri-di-cu-le! 

3. Troisième étape : invitation à danser et conséquences !

Chers messieurs au croupion en feu.

A la base, si vous pensiez que l’invitation était une simple formalité dont vous pourriez limite vous passer, détrompez vous.

Et même si vous pensiez que « Si elle a pris la peine de venir en boite/déjeuner champêtre/bal granmoun avec le Typical Abidos, il n’y pas de raison qu’elle refuse mon invitation», vous avez tout faux.

            L’envie primaire d’une femme d’accepter votre invitation à danser (outre votre merveilleux sex-appeal), passera à 80% dans la formulation de votre invitation.

            Le coup du «  jte tire le bras/ l’avant-bras/ la main » est à proscrire absolument, sauf si vous connaissez votre future partenaire de danse depuis un moment. C’est un motif suffisant pour vous ramasser une pelle si ce n’est carrément une baffe par la demoiselle qui se sera sentie trainée de force.

            Un petit : « Voulez vous danser ?» est du plus charmant effet… pour peu qu’il ne soit pas chuchoté à 0,3mm du visage de votre cavalière !

            Parfois, la réponse « NON » de madame n’est pas toujours celle attendue par monsieur.

            Elle évite parfois de dire :

-        Excuse moi, ça fait longtemps que j’ai repéré le zindien à chemise verte là bas, et si je danse avec toi, ça risque de tuer mon plan parce que j’ai l’intuition qu’il va bientôt se décider à m’inviter !

-        Désolé, tu ne m’inspires rien du tout, ta tête ne me revient pas !

-        Awa, mon gars, je t’ai vu danser, c’était pitoyable, je ne vais certainement pas perdre mon temps en dansant avec toi ! 

            Alors nous toutes, par pure politesse, formulons des phrases stéréotypées que nous nous passons comme un trophée de génération en génération :

An non, j’ai mal aux pieds !Ah non, je suis fatiguée !Ah non, je n’aime pas ce morceau la !Ah non, plus tard ! -sans autre explication supplémentaire !-Ah non ! J’ai soif, je fais une pause !

Les hommes très motivés reviendront à la charge après un laps de temps choisi par la demoiselle (de désaltération, de changement de morceau, de repos du corps tout entier ou des pieds en particulier) pour une nouvelle invitation.

Mais si après l’excuse numéro 1, on vous sert l’excuse numéro2, 3, 4 ou 5 mais N’INSISTEZ PAS  QUAND MÊME!!!   Passez à une autre demoiselle !

4. Quatrième étape : Oui, on danse !!

Enfin, une jeune demoiselle vous a enfin fait l’honneur d’être votre cavalière pour la séquence de zouk rétro.

Mais parfois pour nous, ce qui est censé être un moment de partage musical et artistique se révèle un véritable cauchemar.

Petit portrait de danseurs atroces :….

Le danseur immobile.

Celui la, on se demande pourquoi il a pris la peine de te demander à danser vu qu’à peine en position, il a cessé tout mouvement ressemblant approximativement à de la danse. Debout comme un piquet,jambes écartées, il est persuadé de te faire voyager et que tu kiffes ton voyage. Au bout d’un moment indéterminé d’immobilité parfaite, même le plus gros méchant zouk d’Harry Diboula te semble durer une éternité et tu te mets à souhaiter que le DJ mixe rapidos pour planter sur la piste ton piquet de danseur.

Le briseur de reins (BDR)

Le BDR a repéré un carreau. Ensuite le BDR t’as repéré et t’as jugé parfaite pour le carreau. Il t’a emmené sur le carreau, et là, c’est le drame !

Il te démantibule tant et si bien qu’à la fin de la séquence zouk, tu as l’impression d’être passée dans un sanibroyeur pour WC avec en cadeau un lumbago, un tour de reins et des courbatures aux cuisses et aux mollets. Merci pour la danse….

Le snake

Celui là a comme mission de jouer aux boas constrictor. A peine dans ses bras, il essaie de t’étouffer en te serrant le plus fort qu’il peut. Rien à faire, tu as beau lui expliquer qu’il faut qu’il te lâche un peu, 3 secondes plus tard, il reprend sa prise de judo entre tes épaules, ta cage thoracique, tes hanches et tes jambes pour te serrer le plus possible. A force de lutte incessante et de combat désespérant, tu finis par le planter salement au milieu de la piste. Tant pis pour lui.

L’invité surprise

Il t’a pourtant semblé qu’au début de la danse, son téléphone portable n’était pas dans sa poche…  

      Tout se passait plutôt pas mal, bien qu’ayant remarqué une légère tendance de monsieur à se frotter sur toi plus d’un coté que de l’autre sur une chanson de Francky Porno.  

      Et la, débarquement progressif mais certain d’une masse indéterminée entre vous deux !

Petit temps de flottement pendant lequel tu te demandes si c’est bien CE à quoi tu es en train de penser, mais ça ne dure pas bien longtemps devant la face satisfaite de monsieur en pleine érection. … Réaction au choix :

-        « Berk, vieux dégueulasse ! » et tu plantes illico monsieur sur la piste !

-        « Mission : Désamorçons la bombe » genre J’ai rien remarqué, mais en continuant à danser trèèès éloignés.

-        « Hummm, ça marche ! » De la nana fière de son coup essayant de jauger mathématiquement entre deux frottements la longueur de l’engin en fonction du cosinus de l’angle formé entre la verticale et l’écartement du jean!!!!

Le chui-chui man

Celui la n’a pas encore compris que la danse était surtout destiné à danser et pas systématiquement à faire la causette. Alors bien sur, il n’a certainement pas inventé la poudre à canon et il reprendra exactement les mêmes phrases à toutes les demoiselles à qui il demandera à danser :

Salut c’est quoi ton prénom ? (On lui refiler alors notre pseudo d’enfer : « Moi c’est Esmeralda, Etoile du soir » auquel il répondra : « Ohh quel beau prénom ! »)Tu sais, tu me plais. Tu es très mignonne, on te l’a déjà dit ? . (mmmh… mouais…)Tu as quel âge ? (j’ai 14 ans, pédophile !)Tu habites où en Guadeloupe? Chez toi ou chez tes parents ? (Euh, t’as l’intention de t’installer ce soir ?)Tu es venue toute seule ? … avec tes copines ?Ton copain ne vas pas être fâché qu’on danse ensemble ?( Allez vas y demande moi franchement si j’ai un copain, ce sera plus simple !)Et pourquoi ton copain n’est pas avec toi ?T’es trop belle, je t’aurais jamais laissé sortir toute seule. Il est vraiment fou ton gars ? T’es sûr qu’il tient à toi ? Moi j’aurai jamais fait ça !Tu veux pas me donner ma chance ? (Non !)C’est quoi ton numéro? Je veux juste être ami avec toi, jte demande pas en mariage, la quand même ! (Alors la, tu peux toujours courir !)

Bref, pas moyen d’apprécier un petit morceau quand ces philosophes ont la bouche pendue à nos oreilles pour nous faire cracher notre curriculum vitae et notre horoscope ! Pitié, pitié, mwen vini pou dansé !

Il y a encore beaucoup d’autres types de danseurs comme le tocard aux mains baladeuses, le pianiste qui a pris notre dos pour son clavier et à qui on aimerait parfois couper les doigts surtout pendant les solos, celui qui ne sait pas danser et qui nous marche sur les pieds en nous arrachant 3 ongles de pieds en 2 morceaux, l’homme tourbillon qui a cru que danser du zouk c’était comme jouer au tourniquet : le premier qui vomit a gagné, etc….

Comme quoi messieurs, au cas où vous ne l’auriez pas deviné, venir dans une soirée sans son cavalier nous expose parfois à un véritable CAUCHEMAR qui nous transforme peu à peu en « fan-du-miroir-laisse-moi-danser-toute-seule-je-risquerai-pas-ma-peau ».

Mais alors quand on rencontre un bon danseur, AAaah quel bonheur !

Dédicace au super chabin du carré blanc !On recommence quand tu veux! mdr !!